LA GOLF GTI III 8S, LA PLUS JOLIE DES GOLF, MAIS AUSSI LA PLUS POUSSIVE
C'est vrai, la Golf III est la plus belle, et aucune de ses descendantes n'a jusqu'à présent atteint ce niveau de charme et de sympathie qui la rend intemporelle. C'est probablement grâce à ses yeux en amande, ses formes arrondies et douces d'inspiration presque lunaire, et c'est pour cela que je la désirais de couleur blanche. J'ai d'ailleurs mis longtemps à m'en séparer. Lorsque je l'ai dégottée en 1999, en version GTI 2 litres de cylindrée mais en 8 soupapes seulement (j'aurais certes préféré une VR6), il ne me restait plus qu'à corriger ses défauts : suspension molle, boîte longue uniquement conçue pour l'autoroute (un gouffre entre les premiers rapports, 500 t/mn entre la 4ème et la 5ème !), et moteur plus que poussif... Donnée pour seulement 115 chevaux, je ne pouvais dépasser les 5000 t/mn sans prendre pitié pour ce moteur qui n'étais à l'aise qu'entre 1000 et 3000 t/mn, et je n'ai d'ailleurs jamais pu atteindre la vitesse maxi annoncée autrement qu'au compteur (légèrement avantageux), à savoir 195 km/h chrono. Il y avait donc un énorme travail en perspective, mais cela ne me génait pas du tout car je n'en étais pas à mon premier coup d'essai.

D'ABORD LE MOTEUR…
Seule une thérapie de choc peut vous réveiller un gros 2 litres 4 cylindres :
- allègement radical du volant moteur qui perd 2,2 kg essentiellement sur son pourtour grâce à la suppression de la partie qui enveloppe l'embrayage, l'amaigrissement de la face avant extérieure, le creusement de chaque côté de la couronne de démarreur et le fraisage au plateau diviseur entre les vis de fixation de l'embrayage (ci-dessous le volant moteur en coupe avec en orange le métal supprimé)



- allègement tout aussi radical du vilebrequin qui perd 2 kg sur l'extérieur de ses masselottes et sur leurs côtés



- équilibrage des bielles et pistons pour réduire les écarts de poids (jusqu'à 30g d'écart d'origine, il ne faut pas ensuite s'étonner que le moteur vibre à partir de 5000 t/mn !)
- équilibrage dynamique du vilebrequin avec son volant moteur et l'embrayage



- changement de l'arbre à came et du calculateur pour un Schrick "rallye" livré avec son eprom



- remplacement de la sortie d'échappement par un 4/1 Iresa et fraisage des conduits d'échappement de la culasse de façon conique pour qu'ils soient parfaitement ajustés à la sortie afin d'éviter les remous pour que l'effet d'aspiration soit maximal




PUIS LA BOITE A VITESSE
Trimballer une boîte à vitesse aussi mal étagée était un supplice, et encore, je n'ai jamais pu trouver une première longue, il aurait fallu que je la fasse fabriquer par un spécialiste en électrophorèse. Mais je me suis tout de même bien rattrappé sur les trois derniers rapports que j'ai choisis de façon idéale au sein de la banque d'organe du groupe VAG : la 3ème provient d'une SEAT, la 4ème d'une VW et la 5ème, plus courte que la précédente, et même plus courte que celle de la GTI 16S, provient d'une SEAT également. En passant les vitesses à 6000 t/mn, il n'y a plus que 1500 t/mn d'écart en moyenne entre chaque rapport. Sauf entre la 1ère et la seconde, ou il reste encore 2500 t/mn, mais sur les rapports les plus courts, la perte est tout de même infime (ci-dessous en noir la boîte d'origine et en orange les nouveaux rapports et les écarts de régime correspondants).




ENFIN LES SUSPENSIONS ET LA CARROSSERIE
Il existe des amortisseurs arrière "tous chemins" disponibles chez les concessionnaires VW. Ils sont plus durs. Ajoutés aux 2 amortisseurs Bilstein (de couleur jaune) montés à l'avant, la voiture s'est tout d'un coup arrêté de pomper. C'est sûr que pour transporter les grands parents, ce n'est plus l'idéal : ils ne cessent de se plaindre de l'inconfort. Mais en virage, et au freinage, vous ne perdez plus beaucoup de temps, le comportement de la voiture se rapproche clairement de celui d'un kart. En plus lourd bien sûr...



Justement, en matière de poids, exit la roue de secours et la boîte à outil, l'arrière a gagné une trentaine de kilos, et ce n'est pas le poids de la bombe anti-crevaison qui nuira aux reprises. Quant à l'avant, aux presque 5 kilos gagnés sur l'équipage mobile, il faut rajouter le gain de poids non négligeable du 4/1 Iresa qui doit facilement peser 5 kilos de moins que l'horrible collecteur en fonte d'origine ! Du coup, la voiture ne pèse plus que 1020 kilos sur la balance, soit nettement moins que la version deux portes, et bien 150 kilos de moins que les dernières golf ! A l'arrière, l'allègement permet d'augmenter la vitesse de passage en courbes rapides alors que c'est déjà l'un des points forts de la Golf GTI. A contrario, en virages courts, il faut encore plus balancer la voiture, c'est le prix à payer...

LES RESULTATS
Le bilan de ces transformations est le suivant :
- moins de bruit et de vibrations du moteur (même mes gosses s'en sont rendu compte) et une aisance dans les tours que l'on ne trouve pas sur un 4 cylindres de série
- >205 km/h réels (étalonnés par rapport au compte tour, et la voiture dépasse d'ailleurs légèrement les 6000 t/mn en 5ème ce qui prouve qu'elle est trop courte)
- 30s environ au kilomètre départ arrêté
- 6,9 litres/100 à 120 km (en été) au lieu des 7,3 annoncés par le constructeurs (mais la voiture consomme plus à fond !)
- 250 000 km effectués sans problèmes avec le premier moteur (sans le vilebrequin allégé mais avec toutes les autres modifications).
C'est ce dernier point qui m'a d'ailleurs incité à faire changer le moteur plutôt que de changer de voiture, et d'alléger le vilebrequin et de tout équilibrer sur le nouveau moteur, tout en conservant les autres pièces kittées du précédent moteur (ainsi le nouveau moteur a récupéré l'arbre à came, son eprom, le volant moteur, et le 4/1). Pourquoi en effet me séparerais-je d'une voiture que j'ai si profondemment modifiée ? Ne vaut-il pas mieux en profiter longtemps ?
D'autant plus qu'il y a tout à parier que la GolfIII Gti sera très recherchée d'ici quelques années, lorsqu'elle sera suffisamment âgée pour devenir "collector". Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle est la plus sympathique. Bon, je me suis séparé de cette voiture en 2020, soit 21 ans après l'avoir achetée, et j'en garde de très bons souvenirs. Surtout, l'avoir vendu à un amoureux de la Golf 3 GTI m'a rendu la séparation beaucoup moins douloureuse...




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